Le "4eme mois" ?

Je me demande si c'est pas maintenant, mon fameux  "quatrième mois", celui dont parlait Lukas a propos des voyages au long cours. J'ai sans doute besoin d'une pause. Mon esprit est fatigué, mon corps fait des siennes. Je manque d'énergie et n'ai aucune envie d'avancer, de visiter, d'explorer, ni même de prendre des photos. Mis a part les deux premiers jours a Delhi, mon appareil restera muet pendant deux semaines. Je suis vraiment pas tombé sur le bon endroit pour faire un break. Delhi est tout sauf relaxant, en particulier ce quartier. Mais c'est ainsi, je fais avec. Mes deux semaines d'isolement développe chez moi un certain sentiment de misanthropie. Je vois tout avec un sens critique, négatif. Mais comment faire autrement ? Faut être une vache sacrée mangeuse de plastique pour garder son calme ici. Un mois dans Paharganj, et le Dalai-lama lui-même se transformerait en Charles Bronson. J'entends milles accents anglais, milles discussions internationales qui en reviennent toujours au même, et qui au final, ne m'intéressent pas plus que les discussions sur le temps qu'il fait avec les vieilles de mon village. Deux semaines a distance, hors du monde. J'ai l'impression de ne plus faire partie de cette population, de cette communauté de touristes, ni même de l'humanité. J'ai enfilé mon costume de solitaire, et a quelques très rares exceptions, tout le monde le sent parfaitement et me laisse peinard.