Petra by Night

Publié le par Jullian

Grasse matinée bien méritée. Je traînasse et vais manger avec un singapourien tout aussi fainéant.
Vers 16h, je me décide a repartir, les jambes lourdes.


Les lumières sont un peu mieux que la veille, mais les photos pas encore vraiment satisfaisantes.


Je traverse lentement le site puis me lance dans l'ascension qui me mènera au Monastère, Al Deir. Environ une heure de marche entre des montagnes aux multiples couleurs, encore magnifiées par les lumières chaudes et rasantes du soleil qui se demande déjà s'il va pas aller se coucher. J'arrive vers 18h au sommet, face a l'impressionnant Monastère, monument rose-orange d'une vingtaine de mètres de haut.


Je poursuis ma marche, me fait interpeller par un ado qui veut que je vienne visiter sa boutique. Je lui dis non merci, mais il insiste et insiste encore, "bedouin tea! for free!". Il devient de plus en plus mécontent que je m'arrête pas de marcher. Il va dans sa boutique et revient tout énervé et tout menaçant avec une espèce de gourdin clouté qu'il me brandit sous le nez. Ce qui a pour effet de me foutre en boule. Même pas peur, pour le coup. Juste furax. Je vais lui foutre ma face dans la sienne, le provoquant, lui disant de me frapper s'il l'ose, l'insultant de toutes les expressions a base de "fuck" que je trouve, histoire qu'il capte bien le message. J'attends qu'un geste de lui pour lui faire bouffer du sable, a ce gamin (15-16 ans) mal élevé. On repart chacun de son coté avec sa colère sous le bras. Je sais pas si du coup j'avais des mauvaises vibes, ou si y'a un vent mauvais a ce sommet qui rend toutes les créatures agressives, mais tous les chiens que je croise ont comme envie de me croquer. Heureusement, ils ont autant peur de moi que moi d'eux. J'arrive finalement sur une plate-forme qui s'avance dans le vide, avec au moins 100-150 mètres de précipice en-dessous. Des montagnes a perte de vue, une petite cahute, et quatre touristes qui attendent le coucher du soleil. Voila le point de vue panoramique du Deir. Deux sino-canadiennes, un anglais, et un québécois, Steve, que je recroiserai plus tard. On patiente ensemble une bonne heure. L'endroit est vraiment relaxant, inspirant, d'un calme olympien. Le coucher de soleil est banal mais c'est pas très important.


La nuit commence a tomber. Je repars d'où je suis venu sans attendre les autres. En me retournant, je me rends compte que bien derrière, les autres touristes (une petite dizaine a ce moment) suivent un bedouin pour rentrer, mais a l'exact opposé. Merde alors, y'avait un raccourci. Tant pis, je déteste faire demi-tour, je continue. Mes amis les chiens de berger sont a deux doigts de me sauter dessus et de me faire avoir une attaque, mais ça s'arrête la. Je descend a moitié en courant, complètement seul dans mon coin de montagne, craignant de me faire coincer par la nuit, qui tombe vite maintenant. J'arrive en bas épuisé et en un seul morceau, traverse le site dans le noir et arrive au Khazneh (trésor) qui est éclairé a la bougie. Des hommes s'affairent a faire marcher la sono qui passe de la musique classique. Je prend une photo (toute pourrie, pas assez de lumière), ce qui déclenche la colère du chef de ce chantier. J'ai appris plus tard qu'il s'était déjà bien chauffé avec les autres touristes juste avant, ce qui fait qu'il est juste a point pour moi. J'ai rien a faire la, Petra, c'est fermé depuis deux heures maintenant, pour voir ça il faut payer. Je suis pas en reste de mon coté (j'aime vraiment bien gueuler en fait). Faut que je sois a la porte de sortie dans 10 mn...si je courais, peut-être possible. Naturlich, je prend mon temps, traverse le Siq éclairé également a la bougie. Je prends des photos qui ne donnent rien. Les bougies, c'est bien mignon, mais on ne voit que ça justement, ça éclaire pas assez. Alors je sais pas, mais payer les yeux de la tète pour voir des bougies et des bouts de roches vaguement visibles, le tout avec 2-300 autres touristes, sur de la musique classique (faites péter le Jean-Michel Jarre tant qu'a faire), je vois pas l'intérêt. Petra by Night, c'est pas top romantique. D'ailleurs un peu plus loin, je croise le bétail qui s'y rend, et ça faisait vraiment peur. J'exagère pas, j'ai eu l'impression de tomber soudainement sur un troupeau de bisons, surgissant hors de la nuit, prêt a me marcher dessus.
Enfin a l'hotel, je me gave de 36 salades différentes au buffet royal qui est donné en terrasse. Une douche, de la bonne musique sur les oreilles, et la viande est dans le torchon, epuisée et satisfaite.

Publié dans JORDANIE

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