Ca plane pour moi

Publié le par Jullian

En fin de journée, je vais a pied dans le Nord de la ville, les collines escarpées qui longent la cite en point de mire. J'arrive au pied de celles-ci et la ville se transforme petit a petit en village, une banlieue ou vivent les pauvres. Les rues se resserrent, les maisons sont plus basses, plus colorées, décrépites. Les voitures sont rares, les habitants traînent sur le pas des portes, les enfants jouent sur la route. C'est un tout autre monde.


A mi-chemin d'une montée fatigante, un groupe d'enfants se met en tete de m'escorter jusqu'au sommet. Ils sont bruyants, excites, me tournent autour en braillant. Pas idéal pour une ballade. Je suis sauve par un flic qui m'invite dans son "commissariat", une bicoque toute pourrie ou trois flics sirotent du mate et fume la sheesha, tranquillement installe sur le balcon, avec panorama sur Damas. Je reste donc avec eux une bonne demi-heure, discuter, tirer sur le narguilé, et boire leur mate plutôt dégueulasse. En fait je savais pas ce que c'était. C'est la première fois que j'en buvais. Des feuilles séchées dont ils remplissent le verre, rajoute du sucre par dessus, et verse de l'eau chaude. On boit ça avec une paille en fer décorée. J'avais l'impression de boire du jus de gazon. Comme on déconnait sur un des flics et de sa vie avec ses quatre femmes, celui-ci me propose de venir manger chez lui a l'autre bout de la ville, pour voir ça de plus près et goûtera leur bonne cuisine. Mais je suis pas d'attaque, je refuse poliment. Le mystère de la vie polygame, ce sera pour une autre fois.


Je repars pour mon ascension, de nouveau rejoint par trois petits branleurs qui, une fois en haut, me casse les couilles pour que je leur donne de l'argent. Du haut de leur 12 ans, ils tentent de m'intimider, de me menacer. Ils se barrent quand je suis a deux doigts de leur foutre mon pied au cul. Je pose mes fesses près du sommet, au-dessus des dernières habitations.


Je reste deux heures la-haut, a regarder Damas plonger dans le noir, les lumières de la ville prenant le relais, s'allumant une a une. Je me mets des musiques planantes dans les oreilles. Je suis bien.

Publié dans SYRIE

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J
Merci Jullian de nous faire voyager par procuration ! C'est un régal de te lire et de regarder tes photos.Lipika est à Delhi depuis trois semaines mais a un peu le blues de la Bretagne.  Take care !On t'embrasseJaCo et ABriCoBises
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J
<br /> Tout le plaisir est pour moi. Ca me plairait aussi d'avoir des nouvelles de Lipika. Vous pourrez me filer son adresse par mail ? ca m'interesse d'autant plus que, si je pensais laisser de cote<br /> l'Inde pour m'y consacrer entierement une prochaine fois, l'idee a fait son chemin et je m'y arreterai peut-etre quelques mois...a voir<br /> <br /> <br />