Dans les aéroports

Publié le par Jullian

Encore une journée consacrée a l'écriture, avec les régulières interruptions des iraniens, les pauses avec Lukas, qui prend le bus aujourd'hui pour le Kurdistan. Le suisse me montre aussi les dizaines de pierres avec lequel il se trimballe. Oeil-de-chat, cornaline, turquoise et turquoise araignée, saphir, rubis et autres. Certaines sont vraies, d'autres fausses, d'autres le laissent dans le doute. Il en a aussi beaucoup a l'état brut. C'est un gars crédule et tenté de faire confiance a tout le monde, alors j'ose pas imaginer a quel point il s'est fait enfler tout au long de ses achats auprès de ses "amis" indiens. Il s'amuse aussi a faire des parfums en mélangeant des tas d'essences différentes. Il n'a jamais fait de profit avec tout ça, a vendu tres peu de choses, et a prix coûtant le plus souvent. Je sais pas trop de quoi il vit, mais il a l'air mal parti pour faire un malheur dans le commerce.

Lukas s'en va. Je trouve de la tranquillité après 23h et écrit jusque 3h. Je me réveille assez tard, prépare mes affaires, prend le métro jusqu'au terminus, puis un taxi pour l'aéroport. J'enregistre mes bagages. Il me reste encore près de deux heures avant d'embarquer alors je me pose dans un coin et écrit encore.

C'est l'heure d'y aller. Je suis dans les temps mais y'a des queues monstrueuses a tous les bureaux d'enregistrement. Ceux réservés aux étrangers sont ferm
és. Reste plus qu'a essayer une file, on verra bien. Une demi-heure plus tard, j'ai avancé d'un mètre, il y a une vingtaine de personnes devant moi, l'heure fatidique approche, et des saoudiens, des handicapés, et même des saoudiens handicapés nous passent devant régulièrement. Les yeux fixés sur le tableau des départs, je trépigne, souffle, m'agite, m'angoisse. Plus que 10mn avant le décollage, normalement. Sur le tableau, mon avion reste sur "Check-in". Tant que ça passe pas a "On board", je maîtrise plus ou moins mes nerfs. J'ai changé de file. Une heure dans l'autre et ça n'a pas bougé. L'avion devrait avoir décollé depuis 10mn maintenant. Au bord de l'apoplexie, je me décide enfin a griller tout le monde. Ça me gêne mais c'est ça ou je sombre dans la folie. On me tamponne, je passe les contrôles, arrive a la porte d'embarquement. Tous les passagers sont la mais ça ne commence que 20mn plus tard. Je me suis stressé pour pas grand-chose, dans les aéroports aussi, ils ont une notion du temps toute iranienne.

J'arrive a Delhi a 23h30 au lieu de 22h. En attendant mon sac, qui est parmi les derniers a se montrer, j'ai le temps d'observer un peu les gens. Je remarque que la plupart des iraniennes, quel que soit leur âge, enlève aussitôt leur hijab a la sortie de l'avion. Quelques-unes le gardent. Peut-être par conviction, peut-être par coquetterie (veulent pas montrer leurs cheveux tout aplatis), ou par habitude. Après plusieurs mois en pays musulmans, ça fait étrange de se retrouver en Inde. De voir des femmes qui ne cachent pas leur féminité, de voir des femmes donner des ordres a des hommes inférieurs hiérarchiques, de les voir rigoler en compagnie d'hommes, flirter, de voir une employée avec un uniforme spécial grossesse afficher ses rondeurs avec l'indifférence accord
ée aux choses banales.

Je prends mon sac et sors de la.

Publié dans IRAN

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F
Finalement quelles sont tes impressions sur l'Iran, pays qui te faisait tant rêvé?
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J
<br /> Un pays a visiter, ca c'est sur. Pour Yazd, pour le desert et Garmeh, pour le Kurdistan, pour les ballades dans les montagnes d'Azerbaidjan, pour certains sites, pour l'histoire, pour une partie<br /> des iraniens, pour les fabuleux congeneres touristes qui s'aventurent la-bas, differents je trouve de ceux qui volent vers des pays plus courus. parce que c'est different, parce que c'est<br /> revoltant, parce que c'est mysterieux, parce que ca t'endurci, parce que c'est imprevisible...pour des tas de raisons en fait.<br /> <br /> <br />