...ou pas (ou le pouvoir subversif de mes mollets)

Publié le par Jullian

Comme d'habitude, je me rends a l'ambassade en métro. Comme régulièrement, par je ne sais quel mystère, mon pantalon est couvert de crasse dans le bas, comme si je m'étais amusé a le lancer dans la chaîne d'un vélo. Comme régulièrement donc, j'ai décidé de faire des plis jusqu'en dessous des genoux, ce qui cache le tout et me fait une aération très appréciable.

Mais comme toujours dans ces cas la, me ballader dans cette tenue dans les rues de Teheran devient une épreuve de volonté, car les gens me dévisagent et scotchent avec ostentation sur mes mollets nus. Et la plupart du temps, ils se contentent pas d'être étonnés mais me font bien sentir qu'ils trouvent ça hautement déplacé (heureusement que je leur ai pas montr
é mon cul), me regardent avec animosité, mépris et haine parfois. C'est aussi dans cet accoutrement que je reçois le plus d'insultes gratuites de la part des jeunes que je croise, le plus de rires moqueurs, etc, etc...Et dire que j'ignorais jusque la l'incroyable puissance subversive de mes mollets. Merci a toi, belle République d'Iran, de m'avoir ouvert les yeux.

Ma première semaine en Iran, j'aurai fait profil bas, renonc
é aux plis en me disant qu'il faut respecter leurs coutumes et blablabla...Maintenant, c'est différent. S'ils sont assez cons pour me haïr, me mépriser, se moquer et même ne serait-ce que se focaliser pour un truc aussi futile, c'est leur problème et moi je les emmerde, et avec enthousiasme.

Je reviens a mon métro, ou je suis assis face a deux ados, des petits cons de 17 ans environ, qui me scrutent sans arrêt, de bas en haut, fix
és ensuite sur mes fameux mollets, se murmurant des choses en rigolant. J'ai déjà la moutarde qui me monte au nez, alors je me mets a les fixer a mon tour, l'envie de meurtre en plus. Du coup , ils ne regardent plus, uniquement brièvement pour vérifier que non, j'ai pas lâché l'affaire, mais ils continuent a rigoler comme des poufs. Alors je me mets a leur gueuler dessus "Qu'est-ce qu'il y a ? Y'a un problème ? Il te plaît pas mon pantalon ? T'as quelque chose a dire au lieu de rigoler comme une pétasse ?"...Et ainsi de suite dans le même registre finaud et en anglais donc ils ont probablement pas tout capté, mais suffisamment pour qu'ils se tiennent tranquilles. Je suis a peu de choses de leur foutre la main a travers la gueule. Au moment ou je sors a ma station, ces baltringues s'animent a nouveau en me faisant des "Bye Bye" insolents avec des voix de péripatéticiennes de Bangkok, rigolant comme des tordues alors que la porte se ferme. Voila le genre de gars qu'on rencontre en Iran. Tous les jours. Alors on fait avec...ou pas.

Publié dans IRAN

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