Expédition dans le désert XII : la mutinerie s'organise

Publié le par Jullian

On repart pour un tour. Hervé et moi prenons les devants, suivi de près par les nanas, et derrière, toujours les mêmes boulets qui ont besoin d'une pause tous les 500 mètres. Massoud et Hossein parce qu'ils ont plus d'essence dans le moteur, et le couple de polonais, apparemment habitués a faire du trek (la je m'étouffe d'entendre ça), ce serait d'après la nana parce que ce vilain chèche, il arrête pas de se relâcher et de se défaire, alors il faut bien s'arrêter pour refaire ça propre, et faire celui du copain...(la j'hésite entre le rire et la pitié). Bref, y'a pas moyen de s'installer dans un bon rythme alors que curieusement, nous cinq, les français (cocorico !), on a plutôt la patate et un bon coup de pédale. C'est peut-être l'énervement, la colère, c'est un bon carburant.


Notre petit groupe de tête atteint la route. On attend les limaces quand une caisse passe, s'arrête, et nous propose de monter. On dit que c'est bon, on est censé avoir nos propres voitures qui vont nous prendre, etc...Le conducteur va pour repartir quand Massoud surgit du diable vauvert, criant comme un désespéré et courant comme un paralytique qui vient de retrouver l'usage de ses jambes. Lui et les filles montent dans la voiture et filent a je ne sais quel point de rendez-vous.


Avec Hervé, Hossein, Thomas et Arthur, on suit le frère d'Akhbar sur une nouvelle piste dans le désert qui devrait nous mener au même endroit que les filles. Je dis qu'on suit le guide, c'est vrai au tout début, mais lui aussi finit par lâcher l'affaire. Quelle bande de bras cass
és, ces iraniens, quand même ! Hervé et moi faisons notre petit bonhomme de chemin, heureux de pouvoir enfin donner du rythme a cette ballade.


Une voiture était censée nous choper déjà a la route. Finalement, on en voit le bout du nez qu'au bout d'une heure, encore une fois passée a marcher au plus chaud de la journée. C'est la même vieille et petite jeep d'Akhbar et ses potes. On se tasse a 7 dedans. Heureusement que les filles se sont fait prendre en stop, coup de bol sur cette route en plein désert. Je pense pas qu'on serait rentr
é a 12 la dedans...On retrouve les filles au bord de la route. Notre troupe se divise en trois taxis direction le désert de sel, apparemment. Tout se passe dans la confusion et le bordel généralisé, difficile de comprendre quoi que ce soit. Je monte avec les filles, Hervé avec les polonais, Massoud et son staff dans la troisième voiture.

Depuis un petit moment déjà, on s'est décidé a sanctionner au niveau du prix. On en a parle aux polonais, qui ruminaient la même chose de leur cot
é. Plus le temps passe, et plus l'ambiance mutinerie est présente. Le trip dans le désert est oublié, on est tout concentré a essayer de comprendre ce qui se passe et comment on va régler tout ça. Reste le désert de sel, quand même, mais il tarde a se montrer. Au bout d'une demi-heure, on s'arrête a la station-essence. L'occasion pour nos deux groupes de se mettre d'accord : on a eu la même idée, on paie la moitié du prix, a prendre ou a laisser.

Une heure qu'on roule. Pour une raison inconnue, les voitures s'arrêtent sur le bas cot
é. Les iraniens règlent quelques trucs entre eux. On nous dit encore une fois de remonter en voiture mais j'en ai plein le dos, je veux des infos, je veux qu'on discute et savoir ce qui se passe. Réunion en bord de route et mise au point. Le désert, c'est encore a 1h30 de route. Il parlait déjà d'1h30 il y a de ça 2h30. C'est gavant a la fin. En plus, l'idée, ce serait de se taper toute cette distance, faire quelques photos du site (Oooh ché bo!), et hop ! on repart comme on est venu. Super...On est tous d'accord pour rentrer direct a l'hôtel. On arrête les frais. Je préviens Massoud que, pour rester dans l'esprit du trip, le prix qu'on va payer risque d'être imprévu (Ouh la la ! qu'est-ce que je suis drôle !).

Encore une fois, on s'arrête sans raison apparente, dans un vieux bled. On descend a peine de voiture, on veut rien savoir et rentrer a l'hôtel. Massoud essaie de nous convaincre de rester dans cet endroit paisible pour discuter tranquillement du prix, et visiter ensuite la plus vieille mosquée d'Iran, du monde ou de la galaxie, je sais plus bien. On lui dit qu'il pourrait nous emmener au Taj Mahal ou sur Jupiter, on s'en fiche, on a pas la tête a admirer de l'architecture, et la réunion au sommet se passera "chez nous", a l'hôtel. Certains pensent qu'il a tent
é ça pour essayer de sauver sa réputation et faire ça discrètement. C'est possible. Ou alors il essayait juste de calmer les esprits et faire retomber la tension en nous emmenant dans ce joli endroit, ou il proposait aussi de rester manger (qui paie l'addition ?). J'en sais rien.

Publié dans IRAN

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