Une journée religieuse

Publié le par Jullian

Encore un petit-dej qui n'en finit pas. Ça deviendra une coutume, une routine, un lieu de rendez-vous habituel auxquels les nouveaux arrivants se font instantanément. Ce matin, on y rencontre Alistair, un écossais qui plane a 5000, avec un humour a froid typiquement british. Un et demi qu'il est parti, passant près d'un an en Chine a enseigner l'anglais. Maintenant il a échoué en Iran et cherche un moyen de rentre sur Edimbourg avec le peu d'argent qui lui reste.


Lui et moi faisons les boutiques avec les hollandaises, qui passe leur dernier jour ici avant de rentrer sur Teheran et les Pays-Bas. On patiente en déconnant et observant, pendant que les nanas font leurs essayages et cherche difficilement a réunir tous les parfums existants en tabac pour qalyan.


Toujours avec Alistair, on traverse ensuite la vieille ville pour voir un temple zoroastrien, l'Ateshkadeh, lieu de pèlerinage pour les zoroastriens qui viennent y voir brûler une flamme qui serait la depuis plus de 1500 ans (
zoroastrisme). La flamme olympique, qui soit disant n'est jamais éteinte, peut aller se rhabiller.


Naturellement, notre sens du timing et de l'organisation fait qu'on arrive juste après la fermeture de fin de matinée. Ça ne rouvre qu'a 17h. Je laisse tomber, ça a pas l'air top vu de l'extérieur de toute façon. Alistair, plus persévérant sur ce coup la, y retournera, pour y voir brûler une flamme sous vitre. Et voila. Rien de plus. Et personne non plus dans le bâtiment quelconque qui la protège.


Quelques heures a se battre avec mon ordi dans un cybercaf
é, a l'abri de la chaleur. Nouvelle promenade avec les hollandaises au soleil couchant, autour d'Amir Chakhmaq, un bâtiment a l'architecture singulière, apparemment utilisé pour des célébrations de la mort de l'Imam Hussein (3eme de la lignée et peut-être le plus important après Ali).


A l'hôtel, je retrouve mes compagnons de route de Persepolis, Hervé et Hermine. Tous deux profs a Istanbul depuis quatre ans, ils prennent leurs vacances dans les pays environnants. Contrairement aux craintes que j'ai parfois envers les profs en voyage, ils ne sont pas du tout férus de culture et d'histoire locale a l'excès. Intéressés et cultiv
és, mais pas assommants pour un sou. Juste des voyageurs tranquilles, comme j'aime que soient les voyageurs.


Tineke et Noortje parties, je vais manger avec Bastian le hollandais et Richard, un anglais, tous deux étudiants en farsi, tous deux intellectuels super-cultiv
és. Le premier est, entre autres choses bien moins romantiques, un fondu de poésie perse, ce qui l'a poussé a venir étudier la, pour la lire dans la langue d'origine (perse ancien). Richard est lui un fervent chrétien (protestant ?) et étudiant en théologie je crois. Avant notre repas, il demande si on peut faire le bénédicité, dans lequel je me sens un peu stupide et mal a l'aise. Il s'est plongé dans l'étude du Coran et des religions musulmanes. Il m'apprend des tas de choses sur le chiisme, le système politique iranien ainsi que le fonctionnement interne et la hiérarchie au sein du mouvement chiite et du pouvoir en place. On poursuit la discussion autour d'une qalyan avant de se séparer devant la mosquée, chacun dormant dans un hôtel différent.

Publié dans IRAN

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