Décalage horaire

Publié le par Jullian

J'ai pas de guide pour l'Iran. J'ai glané des infos ça et la, quelques noms d'hôtels. Je me lève pas trop tôt et me rends au carrefour d'où partent des minibus pour la frontière. Faut bien attendre une bonne heure pour que le minibus se remplisse. Une heure passée en partie a chasser des petits cireurs de chaussures collants et agaçants qui me demandent de l'argent. Vers 13h, on décolle enfin.

A la frontière, le minibus dépasse l'interminable file de camions et nous dépose. Quitter la Turquie est une formalité. Quelques escrocs veulent me faire changer de l'argent a des taux ridicules. Je suis blindé de lires turques, que j'ai retiré en grande quantité la veille. Le système bancaire iranien est autonome, autarcique, il ne fonctionne qu'en Iran. Donc pas de retrait possible, et ils ne changent pas les traveller-cheque non plus. Comme je sais pas non plus comment c'est dans les pays suivants, Turkmenistan ou Pakistan, ou je compte passer, j'ai prévu large et me trimballe avec l'équivalent de 1500 dollars !
Au poste iranien, une charmante jeune femme en tchador me règle mon passage en deux secondes puis me mène a une boutique qu'elle promet très réglo. Les taux sont bons. Je change la moitié de ma fortune en dollars et l'autre en rials iraniens. Les liasses de billets s'accumulent devant mes yeux ébahis. Je suis millionnaire, me dit la jeune femme en souriant. Je suis surtout gêné. Dégoter tous ces millions prend quelques temps, ce qui me permet de compter tout ça tranquillement et discuter un peu.


Sorti du poste-frontière, je dois me frotter a la horde des chauffeurs de taxi. Ici comme ailleurs, c'est des enfoirés d'arnaqueurs sans limite, des chacals. Naturellement, y'a plus de bus pour Tabriz, ma première destination, pas de bus pour Maku, la prochaine ville digne de ce nom, et rien non plus pour aller a Bazargan, le village-frontière a 30 mn de marche de la. Naturellement, les prix sont exorbitants, et bien sur ils ne semblent pas connaître le concept de taxi partagé au moment ou on discute du prix (mais l'appliquent sans problème par la suite). Je les laisse la et vais me calmer en allant prendre un thé a coté. En ressortant du salon de thé, une navette semble n'attendre que moi. Je la prends en narguant légèrement mes escrocs. Je suis déposé a Bazargan pour le prix d'une cacahuète.
De la, je prends un taxi partagé (arnaqué sur le prix) qui me lâche a la gare routière de Maku, tout en me proposant ses services pour Tabriz car, dit-il, il n'y a plus de bus a cette heure. Il est 15h30 alors je me dit qu'il déconne. Mais c'est la vérité, c'est soit le taxi (ils proposent 40$ ! une fois capté le système de prix, on sait que c'est 6$ en taxi partagé...), soit je reste ici cette nuit. C'est vite vu.
Je prend une chambre, vais manger, cherche une librairie en vain. Je rentre a l'hôtel a temps pour éviter le déluge qui s'abat d'un coup. Depuis mon balcon, j'observe la ville construite a flanc de falaise, coincée dans une espèce de canyon, se faire battre par la pluie de grêlons (gros comme des billes).


Ça ne dure pas et voila que le soleil commence déjà a se coucher. Je me dis que la journée est passée bien vite avant de réaliser qu'en passant la frontière, j'ai pris 1h30 dans la vue. Ça peut aussi expliquer l'absence de bus et tout le tintouin...Y'a rien a faire dans ce patelin et tout le monde est scotché devant une version doublée en farsi de "Taxi".
Un peu de lecture et au lit.

Publié dans IRAN

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